Il y a plus d’un an, j’exerçais un autre métier. Après beaucoup de motivation, d'apprentissage personnel et quelques mois de formation dans une école spécialisée dans reconversion professionnelle, je fais aujourd'hui du développement web.. Ma particularité ? J’ai eu la chance d’être “accompagnée” par un mentor, dès le début de mes démarches. J’étais la seule dans ma promo.
Aujourd’hui, nous venons tous les deux vous raconter cette expérience, vous faire changer d’avis sur ces écoles de reconversion, vous donner l’envie de découvrir cette facette qui diffère de la formation initiale que la plupart d’entre vous connaissent, et vous inciter à aider vous-même d’autres futurs développeurs et développeuses.
Bonjour. Je m'appelle Anne-Laure, j'ai été chef de projet web et j'ai fait du SEO.
Il y a un an j'étais en formation pour devenir développeuse web et aujourd'hui je suis développeuse chez Elao.
Bonjour. Je suis Eric - certains m'ont vu il y a quelques années pour les plus vieux, je faisais pas mal de PHP avant, maintenant je suis CTO, je ne touche plus trop de code et je fais plein d'autres choses à côté.
Voilà et vous me verrez à Cozy Cloud, qui est une super petite boîte.
Ca c'était pour la présentation. On a beaucoup de titres, on a un titre sur lequel j'avais pas mal réfléchi avant.
Je sais pas ce que vous voyez derrière le terme "mentor", on a aussi "tuteur", "conseiller", "parrain", plein de choses.
J'ai fait un billet de blog où j'avais demandé : on m'a trouvé "maître jedi" ou "padawan", des trucs bizarres ! Je suis revenu sur "mentor", il y avait aussi "filleul.e" éventuellement mais j'ai rien trouvé de magique...
Et la grande question c'est : "c'est quoi un mentor ?" C'est vrai qu'on s'est posé la question: c'est quoi un mentor. On a parcouru ensemble déjà un an et demi d'expérience de mentorat.
Ça continue, et on a remarqué qu'il y avait au moins trois grandes phases de définition de mentors, qu'on a connues et dont on a décidé de vous parler pendant ce talk.
Au départ, moi j'ai cherché un prof, et j'ai rencontré Eric.
Pour vous raconter cette histoire, il faut remonter un peu plus en avant : pourquoi j'ai souhaité me reconvertir pour devenir développeuse web ? Il y a quelques temps, j'ai eu un enfant et je me suis surprise à lui souhaiter que plus tard, elle fasse le métier de ses rêves, le métier qui la ferrait se lever le matin avec le sourire.
Vous allez vous dire qu'il n'y a rien de très bizarre de souhaiter ça à son enfant, mais, pour moi, ça sonnait comme un regret parce que je me sentais pas forcément très bien dans mon métier.
J'avais l'impression de faire un travail un peu par défaut, et le métier de mes rêves, c'était d'être développeuse.
Donc plutôt que de devenir un parent un peu pénible et toxique en gardant ça au fond de moi, je me suis dit que c'était peut-être aussi le moment de changer pour montrer l'exemple et c'était peut être le bon moment aussi.
Je faisais du SEO donc avant de tout laisser tomber pour faire une formation et changer de métier, je me suis dit qu'il fallait quand-même que je sois bien sûre de vouloir faire du code mon métier.
J'avais un petit projet d'application à développer pour m'aider dans mon travail, J'ai commencé à me former seule sur Internet, sur des cours en ligne et essayer de développer ma petite appli dans mon coin...
Ça n'a pas été facile, j'avais du mal à faire un ensemble qui donne quelque chose, et je me suis dit qu'il fallait que je me fasse accompagner et donc au début j'ai pensé à un prof.
Mauvaise nouvelle : en fait des profs, y'en a pas ! Donc j'ai eu beaucoup de difficulté à trouver quelqu'un.
J'ai commencer à demander de l'aide dans mon réseau et quelqu'un a tweeté pour moi que je cherchais un professeur.
Et Eric a répondu... D'ailleurs : pourquoi ? C'était un peu le bon moment, pour plein d'alignement de planètes, j'avais du temps c'était introduit par la bonne personne, ...
De mon côté, je suis un peu vieux dans l'écosystème PHP, quand j'ai commencé c'était PHP FI, c'était avant l'Ecole et j'avais quelqu'un qui m'a appris en ligne, qui m'a dit comment on faisait les requêtes SQL, ce c'était qu'une variable et ce genre de truc. Qui m'a fait passer de "quelques macros Excel" à de la vraie programmation.
Et il l'a fait avec le discours : "Tiens, tu es dans la communauté, on s'entraide".
A l'époque, il y avait un site qui s'appelle PHP France, qui aidait pas mal comme ça.
Et pour moi c'était l'occasion de dire : "je fais la même chose maintenant que je peux et que j'ai le temps, que c'est le bon alignements.".
Je rends à la communauté quelque part qu'elle m'a donné.
Et puis y'a le côté du je peux, ça me fait plaisir et ça aide quelqu'un. Le côté de reverser était très important, et je vous encourage aussi à faire de votre côté.
Et puis voilà une question de temps, de sollicitations, de choses comme ça.
Donc c'était la phase "Début et base de collaboration". Toi, tu l'as vécue comment ? Je cherchais un professeur et je tombais sur Eric qui m'a dit "Je veux bien t'apprendre des choses". Tu as donné tes conditions.
Les miennes c'était une sorte de contrat, de bien valider avec toi, qui étais dans le métier, qui recrutais des gens, si c'était OK, si tu pensais que j'allais y arriver et que je pouvais me lancer.
C'est revenu pas mal de fois, l'idée était de donner régulièrement mon avis : "si tu penses que j'y arrive pas, tu me le dis".
Et je l'ai pas dit justement ! Et de mon côté c'était plutôt : "si tu y vas, faut pas que ce soit pour rien".
Donc on a parlé motivation, intérêts, du pourquoi tu voulais le faire, d'où tu voulais aller, des moyens que tu voulais y mettre...
Je crois qu'on n'a pas du tout parlé technique et d'où tu en étais, ce n'était pas le sujet.
On est parti sur ces deux phrases : de ton côté "si tu penses que j'y arriverai pas, dis moi" et de mon côté "si on le fait, tu va jusqu'au bout".
Et dans l'ensemble ça marche bien.
Je sais pas s'il y a quelqu'un qui a tenté d'apprendre le développement à un autre, qui a joué le prof de zéro ? Ah, il a quelques doigts, ok.
Moi, j'ai galéré, je suis arrivé, j'avais un joli exercice la première fois en disant : "on va pas tout de suite se mettre dans le framework, on va faire une page de login, avec un contrôle d'accès une première requête SQL..." Je sais pas si vous voyez le tapis qui fait 3 km de haut et moi je me suis pris le mur en fait ! C'est pas le pied dans le tapis, c'est vraiment le mur ! En fait, apprendre à faire des variables, des tableaux, des boucles, je me souvenais pas de quand j'ai appris, ni à quoi ça ressemblait, donc je savais pas faire ! Ç'a été un peu compliqué au début, on a appris les variables, les tableaux, les fonctions, les portées, pas mal de choses comme cela etc.
Je me rappelle de tableaux de tableaux de tableaux... tu te rappelles de ça ? Très bien ! J'ai un souvenir un peu douloureux de ses premières semaines de l'apprentissage des bases.
Ç'a pas été facile, tu me donnais des petits exercices à faire, on se voyait, on parlait des bases, ensuite je faisais des choses chez moi.
Je me rappelle des soirées entre le travail, m'occuper de ma fille, les petits exercices avant d'aller dormir...
C'était pas évident et au bout de quelques semaines c'est devenu beaucoup plus facile.
Et ensemble on a fait une petite application avec du stockage dans des fichiers.
On commençait à fabriquer quelque chose et c'était hyper encourageant pour moi, et quand on a commencé à avoir l'objet, les fonctions, les méthodes, c'est devenu beaucoup plus clair.
L'objet ça a été un de tes déclics ? Oui Je crois qu'il y a eu deux déclics : de mon côté c'était les tableaux de tableaux de tableau.
Il fallait apprendre les tableaux, c'était compliqué, je savais pas comment m'y prendre.
On a fait un exercice où on imbrique les tableaux, plusieurs fois, jusqu'à ce que ça rentre.
Là il y a eu un déclic et un autre effectivement sur l'objet, quand on a commencé à faire une mini-application, quelque chose qui ressemblait à autre chose qu'un exercice.
Et ça on y a passé deux heures pendant quelques mois par semaine.
On se voyait les midis pendant deux ou trois mois pour travailler cette fameuse base, cette petite application.
Et puis à un moment donné, j'ai pu démarrer mon projet de façon plus autonome.
On s'est rencontrés en mars et avant le début de l'été j'étais un peu lancée et j'avais validé mon projet.
Et pendant ce temps là, l'idée était en théorie que je prépare les cours... En fait j'arrivais souvent en impro, parce que c'était très difficile pour moi de savoir ce qui allait marcher ou pas.
Donc les premières fois, j'ai préparé, ensuite moins parce que c'est pas ce que j'avais préparé que je faisais.
Toi par contre, tu faisais les exercices derrière et on a échangé quelques emails entre les rencontres, un petit peu de travail à chercher les dispos.
On avait compté le temps qu'on a mis, j'ai plus le chiffre en tête, mais au total sur 18 mois, on a dû faire moins de 50 heures, c'est assez court finalement.
Et puis ç'a été l'apprentissage, tout le soutien derrière sur les petites réussites, sur la validation du projet.
Toi, tu as vu quoi là-dessus ? Ce qui était important c'était la validation du projet, j'arrivais à faire quelque chose et puis vraiment, c'était clair pour moi, à moment là que c'était le métier que je voulais faire et c'était parti.
C'est toujours le métier que tu veux faire ? C'est le métier que je fais.
Ensuite, je commence une formation avec un vrai prof... Enfin...
Elle l'a déjà faite une fois à la répétition ! Maintenant je m'y attends, ça va.
Un vrai prof dans une formation donc je quitte mon emploi et c'est parti.
J'ai fait une formation courte. Vous avez peut-être des collègues, des gens autour de vous, issus de reconversion professionnelle, qui ont fait ce genre de formation.
On va parler brièvement de ce que ça donne.
J'ai fait une école en cinq mois avec une sélection à l'entrée : il y a un mini-site à faire, des niveaux à passer sur des sites du type RoboZZle, un entretien technique, des petits niveaux à passer sur des tutos de langage par exemple...
Cinq mois, c'est court, c'est intensif : les premiers mois on travaille les bases, l'environnement, on fait un petit CRUD dans base de données, avec une base de données en procédural, et ensuite on voit l'objet.
Le 3ème mois c'est le framework (pour ma part c'était Symfony), et la particularité c'est qu'on avait un petit projet client à faire, avec un vrai client, ce qui permettait aussi de voir tout ce qui était autour : méthodes de travail, agilité, etc.
Ça c'était la formation intensive ! Je pense que tout le monde peut y arriver, c'est une question de temps et d'implication et de motivation.
On sort junior d'une formation courte et intensive mais on est aussi des personnes qui sont en reconversion, c'est à dire qu'on a un passé professionnel derrière nous, on a plein de compétences aussi à apporter.
On a un bagage différent, qui apporte de la diversité en entreprise, donc ce sont des profils intéressants.
Ça a été un changement à ce moment là : la première phase était une phase de professorat, d'apprentissage.
Là j'étais plus dans l'accompagnement, parce que finalement il y avait un vrai prof.
C'était différent parce que tu m'enseignais plus, on faisait plus cours ensemble.
Par contre, je notais des questions, des choses que je n'avais pas le temps de voir en cours des bugs, des choses que je découvrais en avançant sur mes projets personnels que je développais chez moi.
Et quand on se voyait je te posais les questions et on était plus en renforcement finalement.
On n'a pas eu la même vision à cette époque là : la première partie on était très "apprentissage", mais la deuxième partie, en préparant la conférence, on s'est aperçu qu'on n'avait pas la même vision.
Toi, tu voyais plus le côté "accompagnement" dans le sens "j'ai des questions", et moi je me suis retrouvé à parler carrière, ce qu'on vit dans une équipe, comment on vit dans le projet côté informatique, les codes du métier, ce qui est différent dans l'informatique par rapport à d'autres métiers.
J'ai pas souvenir d'avoir beaucoup parlé technique, mais pour toi c'est l'inverse, c'est assez intéressant.
C'est aussi là où on a commencé à parler d'accompagnement pour rechercher la bonne boîte, , la bonne carrière, enfin carrière c'est le mauvais mot, le bon circuit professionnel.
Et pour moi c'était là où il était plus question de mentorat, je suis passé de prof à "guide de haute montagne" (j'ai cherché des termes, j'ai trouvé ça très classe) : c'est pas seulement celui qui est devant mais aussi celui qui indique comment ça se passe, le contexte, et qui dit parfois "attention là il y a le passage difficile" mais qui quelque part ne fait rien.
C'était intéressant de montrer le chemin, montrer les difficultés, et de te voir passer de l'apprentissage à développeuse professionnelle.
A cette période on faisait des revues de code, qui m'ont beaucoup aidée, on parlait aussi de concepts.
Et les choses ont changé quand j'ai eu un travail, je suis devenue développeuse professionnelle.
Du coup, j'avais moins, même plus du tout besoin de te poser des questions techniques, parce que, dans l' agence, je suis entourée d'une équipe extrêmement bienveillante et de très haut niveau, qui m'accompagnent dans ma montée en compétence et qui répond à toutes mes questions.
J'ai plus ce bloc-notes avec les questions que je pouvais te poser auparavant ni ces besoins de revue de code.
A ce moment-là, on a vraiment basculé dans le "mentorat" comme beaucoup de gens le vivent : c'est à dire deux professionnels entre eux qui parlent plutôt carrière.
On a parlé de réseau, on a parlé d' équipe...
Quand tu as trouvé la bonne boîte (ils font pas la ola à chaque fois que tu dis Elao mais ils sont en face)...
Une fois que tu as trouvé la bonne boîte, j'ai eu le sentiment de faire quelque chose de très différent, parce qu'on se revoyait pour parler, pour discuter, mais tu n'avais plus de questions techniques, et sur la façon d'aborder les choses : j'avais en face une développeuse comme j'aurais pu avoir un autre collègue.
C'était plus une question de mentorat/coaching tel que je peux en avoir ailleurs (dont je parlerai après).
Et la phase d'après c'était : qu'est-ce qu'on fait ? comme en avance ? Et si on faisait une conférence ? Ou plutôt : et si tu faisais une conférence ? (parce que je ne voulais pas la faire) L'essentiel était de retirer un peu d'auto-évaluation critique, sortir du complexe "je suis junior", parce qu'en fait tu n'es plus junior, ou du moins pas de la même manière.
C'est vrai qu'on a beaucoup parlé des juniors, leur accueil en entreprise, ce qu'on attend d'eux, tous les codes du métier que je connaissais pas. C'était hyper important pour moi.
C'était une vraie valeur pour moi de pouvoir poser toutes les questions que je rencontrais dans mes parcours, pour y voir plus clair.
Moi je n'ai pas vu tant que ça la différence entre ce que j'ai fait avec toi sur le côté mentorat, de ce que je propose dans les boîtes quand je parle de manager.
Alors je sais que le terme fait peur pour beaucoup, mais manager c'est pas le "petit chef", c'est la personne qui est là pour aide, faire grandir, accompagner, résoudre les problèmes, à qui tu parles, qui peut justement déceler ce qu'il se passe et y répondre avant que ça devienne un problème.
Finalement c'est un peu ce que j'attends que tout le monde ait dans l'entreprise.
Donc toi, tu as commencé quelque chose avant, mais pour moi, ça se recoupe assez bien.
Je crois que tu voyais pas comme ça il y a encore quelques semaines ? Je le voyais pas comme ça : pour moi c'est important d'avoir un mentor extérieur à l'entreprise, parce que on peut aborder tous les sujets dont on a envie, sans se dire qu'on parle à un collègue.
Cette relation extérieure apporte un regard nouveau et permet aussi de libérer la parole plus facilement, sur les questions ou les doutes qu'on peut traverser dans sa vie de professionnel.
Maintenant tu as quand-même un manager côté Elao, quelqu'un qui te suit ? J'en ai plein ! Qu'est ce qu'on peut dire pour la suite ? Tu me parlais des Duchess, tu voulais en dire un mot ? Pendant un an et demi, il y a eu cette relation mentorat en binôme mais c'est vrai que c'est pas une fin en soi, j'ai beaucoup fréquenté les meet-up et les communautés du type AFUP, et celle des Duchess : une association qui regroupe les femmes dans la technique, qui a un système de mentorat, très ouverte.
C'est un Slack où on peut communiquer, poser des questions, et toute une communauté qui nous mentore, qui nous apporte des conseils, qui nous soutient, qui nous coache, qui nous apporte son expérience aussi.
Et pour moi tout ça fait partie du mentorat.
Et si on vous dit tout ça, si on vous raconte un petit peu ce qui s'est passé, c'est pas totalement anodin : c'est qu'on aimerait bien que ça se reproduise.
La grande question c'est : vous, que faites-vous pour reverser à la communauté ? que faites-vous pour accompagner les juniors ? comment vous le faites ? (je pose beaucoup de questions mais après je poserai les vraies questions).
Et si je pose des questions, c'est parce que moi je l'ai beaucoup vécu en communauté les premières années, c'est toujours vrai, peut-être un peu moins ou différemment, mais les collègues que vous aurez dans 5 ou 10 ans, l'éthique que vous aurez dans le métier, la façon d'être, les ambiances, c'est vous qui les créez.
Et comment vous allez créer en accompagnant les jeunes demain où les moins jeunes d'ailleurs, et faire en sorte de créer cette communauté ? Comment reverser à la communauté ? Il y a des gens qui ont essayé quelque chose qui ressemble à ce qu'on a fait - ou pas - et qui a envie de partager ? (Si personne ne lève la main, je vais le prendre mal !) (Alors j'ai pas prévenu le staff pour les micros je suis désolé !) Bonjour. Dans un premier temps, je tenais à vous féliciter tous les deux, parce que donner de son temps pour partager ses connaissances, ce sont des valeurs que j'admire, tout comme disposer de son temps libre pour s'enrichir, progresser et optimiser ses connaissance, ce sont également de belles valeurs.
Je suis un mentor pour une société qui s'appelle Open Classroom, j'ai réussi à mentorer plusieurs élèves.
Je suis également lead developer et j'essaie également d'être dans cette veine là : faire progresser les gens, plus que les manager, leur taper sur les doigts s'ils n'arrivent pas à faire ce qu'on leur demande, chercher plus la source et éventuellement des questions qu'ils se posent et des blocages qu'ils ont, pour libérer ces questions, donner des réponses les plus transparentes possibles, libérer les blocages qui peuvent les perturber pour aller au niveau du dessus.
Cependant j'avais une question : comment vous arrivez à gérer certains moments de frustration ? Là par exemple, dans ce cas là, ça s'est passé de la meilleure façon possible, mais dans certains cas, l'élève, malgré la meilleure volonté mais manque parfois d'implication.
Je ne sais pas c'est pas arrivé ! Je pense qu'on a passé beaucoup de temps au début a qualifier ce genre de choses, elle comme moi, et le fait qu' on pensait que pouvoir faire un bout de route ensemble.
Je suis sûr que ça n'a pas été facile pour toi tous les jours mais j'ai pas l'impression qu'on ait eu des moments où on s'est dit "ça part mal, c'est frustrant on va tout arrêter", à cause du relationnel.
Je sais pas ? Peut-être que je me trompe ? Tu te trompes pas du tout...
C'est une question intéressante.
Quand on s'engage dans une relation de mentorat (on n'est pas d'accord sur la définition mais disons mentor), il faut se sentir bien avec la personne parce qu'on va lui confier pas mal de nos doutes quand on est junior - ou pas d'ailleurs parce qu'on peut avoir un mentor même en étant très expérimenté dans son travail - en tout cas on va avoir besoin d'une oreille qui nous entend, d'une personne qui nous rassure, nous soutient, mais aussi qui peut nous dire des choses peut-être difficile à entendre.
C'est l'objectif aussi d'un mentor : d'apporter une réalité, une expérience supplémentaire.
Donc je pense qu'il faut vraiment trouver quelqu'un avec qui on se sente bien et en qui on a confiance, pour que ce soit une relation utile aux deux personnes.
Naturellement la relation aurait pu disparaître si on ne s'était pas senti bien, tout simplement en espaçant les rencontres et les échanges mails.
On a programmé chaque rendez-vous la semaine d'avant, donc s'il n'y avait pas eu besoin on n'en aurait pas fait, ou si on sentait pas que ça allait se passer tout seul.
Il faut sentir assez libre dans ces relations, ne pas avoir peur de dire des choses si ça se passe mal, sinon je pense que ça peut être très vite de la souffrance pour tout le monde.
Voilà je sais pas si j'ai bien répondu à la question ? Je cherchais un cas de figure où les choses pourraient être susceptibles de susciter des blocages, voire des situations un peu compliquées puisque comme vous dites vous êtes dans un rapport humain, chacun avec un tempérament différent.
Si l'élève, à un moment donné, sent une période de baisse ou de motivation de manque d'implication, voir comment on peut arranger les choses pour rebooster la personne en face de soi ? Dans la première phase, on était vraiment dans une relation prof-élève.
Cette relation n'a pas duré non plus très longtemps et aujourd'hui c'est plus du tout le rôle qu'a Eric avec moi.
Du coup on n'a pas été confrontés à ce cas de figure, Les fois où tu as eu plus de difficultés, on a fait moins de technique on a fait plus de discussion.
On n'était pas effectivement dans une optique très Open Classroom où c'est très "apprentissage".
Au départ ça a été très apprentissage, mais par la suite, ça l'a moins été.
Je pense qu'on a parfois pas beaucoup avancé côté technique mais c'était quand même nécessaire.
Merci.
Bonsoir. J'ai une question pour Anne-Laure mais Eric a peut-être quelque chose à dire dessus.
Tu disais que cette relation de mentorat t'a aidée pendant ta formation : est-ce que d'autres de tes camarades en reconversion avaient aussi des mentors ? Est-ce que maintenant, avec ton expérience, tu penses que c'est important en reconversion d'avoir ce genre d'accompagnement ? Et Eric est-ce que tu as quelque chose à dire dessus ? Dans ma promotion, j'étais la seule à avoir un mentor, une relation privilégiée avec une autre personne.
On était plusieurs de ma formation à se rendra au meet-up et parler avec d'autres personnes, ça c'est la partie communauté, qui, pour moi, a aussi ce rôle de mentorat, mais j'étais la seule à avoir une relation privilégiée avec quelqu'un.
Ça m'a beaucoup apporté sur le plan humain d'avoir quelqu'un pour me soutenir , du point de vue technique, je peux pas savoir si ça m'aura été plus favorable que pour une autre personne En tout cas, pour moi, ç'a été très important d'être soutenue, et je pense qu'en situation de reconversion, où on va changer notre vie, c'est intéressant d'avoir quelqu'un qui nous soutient et qui nous mentore.
Je suis pas sûr que ce soit adaptée ou utile à tout le monde.
On a beaucoup discuté avant de commencer, j'ai regardé que tu étais intéressée, quand je te parlais de meet-up (je sais plus si tu savais déjà ce que c'était ou en tout cas tu en avais déjà fait), que tu avais déjà fouillé de ton côté, etc. Pour moi c'est intéressant, parce que quand tu as un soutien, quand tu as quelqu'un sait il faut que tu es déjà la volonté d'avancer.
Je sais pas si tous les gens dans la promo avaient cette même volonté, cette même implication, et je pense que si tu ne l'as pas, ça passe pas, ça n'aurait servi à rien.
Bonjour. Merci pour le partage de cette expérience.
Je me suis reconvertie il y a un peu moins de deux ans, j'ai fait une formation intensive de cinq mois à l'Epitech, et je voulais savoir quel était ton ressenti par rapport à ta place aujourd'hui dans la communauté des devs ? Est-ce que tu te sens légitime ou tu te sens obligée de t'excuser quand tu poses des questions, prend la parole, par rapport à des gens qui font ça depuis très jeunes, qui vivent ça comme une passion et qui peuvent ne pas comprendre ta démarche ? C'est l'un des principaux sujets de conversation qu'on a avec Eric.
La question de la légitimité quand on sort d'une formation courte se pose assez fortement au départ.
On en discute beaucoup, pour moi c'est pas encore résolu.
Professionnellement, aujourd'hui je suis dans un contexte très favorable où je progresse très bien, et dans un environnement très bienveillant et chaleureux.
C'est vraiment ce qui m'aide aussi à surmonter toutes ces questions et ces angoisses que je peux avoir.
C'est pas facile de répondre à cette question, je suis désolée. Peut-être qu'Eric a plus de choses à dire ? Non... moi je te vois pas différemment d'un autre d'une autre personne...
Je l'ai eu aussi par le passé, je sais qu'il y a parfois de mauvaises évaluations sur les formations courtes.
C'est dur de savoir où est-ce qu'on place les gens qui ont eu cinq mois plus tôt que cinq ans ? Mais en pratique c'est aussi cinq mois en intensif, des gens qui ont du vécu derrière avec d'autres formations...
En tant que recruteur, je qualifie d'abord plutôt l'humain que le technique, et l'humain, en reconversion, vous l'avez déjà, donc normalement, tu as déjà un gros bonus par rapport à plein de gens.
Il n'y a pas de sentiment d'infériorité à avoir du tout.
Anne-Laure, une question par rapport à la formation que vous avez pu faire. Gaëtan Rolé, je suis formateur à Wild Code School.
Je voulais savoir votre promo, parce qu'on est étonnés de vous voir ici, dans quelle région, sur quelle antenne et à quel moment ? On aurait pu garder cette question pour après...
Je suis rentrée en septembre de l'année dernière à Lyon et j'ai fini ma formation en février.
Merci beaucoup d'être tous venus nous écouter.
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